Des chefs d’État africains, des organisations internationales et des dirigeants du secteur privé ont participé samedi à Tunis à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique(TICAD). Nous espérons qu’ils seront abordés lors de la conférence de deux jours. La conférence de vendredi a également été marquée par des tensions entre les pays africains.
Le Maroc a annoncé le boycott de l’événement et a rappelé son ambassadeur de Tunisie pour protester contre l’arrivée de représentants du Front Polisario du Sahara occidental.
La réunion s’est donc déroulée dans un contexte de volonté de la Russie et de la Chine d’accroître leur influence en Afrique, notamment sur le plan économique.
L’événement, qui s’est tenu à Tunis, en Tunisie, a réuni 30 dirigeants africains, dont le Premier ministre du Japon, qui a été testé positif au COVID-19 avant le sommet, et de nombreuses discussions importantes ont eu lieu à distance.
Le gouvernement japonais a créé et accueilli le premier sommet de la TICAD en 1993. Il est désormais co-organisé par les Nations unies, l’Union africaine et la Banque mondiale. Lors de cette conférence, 26 projets de développement dans 20 pays africains ont été lancés.
Les discussions de cette année porteront sur l’augmentation des investissements japonais en Afrique, avec un accent particulier sur les initiatives de nouvelles entreprises et le soutien à la sécurité alimentaire. Le Japon a annoncé son intention de fournir 130 millions de dollars d’aide alimentaire, en plus d’une aide à la production de riz.
Le Centre d’études stratégiques en Afrique, un institut universitaire du ministère américain de la défense, compare le format de la conférence(TICAD), qui réunira des dirigeants de gouvernements, d’entreprises et de la société civile “sur un pied d’égalité” avec le Forum économique mondial annuel de Davos, en Suisse.
Mais le sommet du week-end a suscité la controverse en Tunisie, qui traverse une grave crise économique, notamment une récente flambée des pénuries de nourriture et de carburant.
Les critiques soulignent qu’en préparation du sommet, les organisateurs ont procédé à un “nettoyage de la ville”, en dégageant les routes et en améliorant les infrastructures. Certains critiques locaux ont déclaré que la capitale nord-africaine semblait conçue pour impressionner les participants.
Vendredi également, l’Association des journalistes tunisiens a publié une déclaration
condamnant les restrictions imposées à la couverture et à l’information sur le sommet.
Les revendications du Maroc portent sur l’invitation par la Tunisie des dirigeants du Front Polisario.
Le Maroc a annexé le Sahara occidental à l’Espagne en 1975, et le Front Polisario a combattu en tant qu’État indépendant jusqu’au cessez-le-feu de 1991. C’est une question très sensible pour le Maroc qui cherche à obtenir la reconnaissance internationale de sa juridiction sur le Sahara occidental.
Un communiqué du ministère marocain des affaires étrangères a déclaré que “la réception du chef de l’État tunisien par le chef des forces armées séparatistes est un geste grave et sans précédent qui blesse profondément les sentiments du peuple marocain”.
Le Maroc a annoncé son retrait de la conférence(TICAD) et a rappelé son ambassadeur pour des consultations. Toutefois, le ministère a déclaré que cette décision “ne remet pas en cause l’engagement du Royaume du Maroc en faveur de l’Afrique”.